MASTER CLASS




 MASTER CLASSES: INITIATION ET CRÉATION DE PARFUMS



Nicolas de Barry organise chaque année plusieurs Master-Classes, il propose aussi des formations personnalisées, sous forme de Coaching et d'Ateliers, à des dates à convenir avec les candidats.



- Master Classes



Les Master Classes durent de 3 à 5 jours. La formation propose une expérience et une initiation de haute qualité, dans un cadre privilégié. Les participants n'ont pas besoin d'un niveau scolaire particulier ni d'un savoir-faire en parfumerie. Nombre maximum de participants par masterclass

: 10 participants

Nous proposons en 2024, plusieurs sessions:

En France (langue de travail: français), au Brésil (langue de travail: portugais), en Corée du Sud (Coréen/français), en Russie (en français/ russe) et un voyage de sourcing en Chine/Cambodge et en Egypte.





° 18-22 mars : Sousas-Campinas  (Brésil)


 - En langue portugaise


- Dans son nouvel atelier de création au Brésil. 

- Tarif: 8500 R$














° 20-24 avril: St Petersburg (Russie)


- En langue russe


- En partenariat avec des créateurs russes.









° 27-31 mai: Candes-Saint-Martin (France) 

- En langue française

- Dans l'Atelier ancien de Nicolas de Barry.

- Tarif: 1800 euros

° 28 octobre-1er novembre:  Séoul (Corée du sud)

 - En langue coréenne

- Pour la seconde année consécutive, la Master Class sera faite en français avec traduction en Coréen. Elle est organisée par "Champs d'Arôme" de la professeure Yenhi Kang

- Pour plus d'information:
ceo@champsdarome.comhttps://natural-perfumery.com/fr/cursos-online/


- Voyages pédagogiques - Sourcing

Après le succès de la première année des "voyages pédagogiques - Sourcing" en Inde et au Cambodge, Nicolas de Barry propose de méler découverte culturelle, contacts avec des producteurs, exercices de création in-situ dans deux autres pays emblématiques de la parfumerie ancienne et contemporaine:

° 28 avril- 5 mai: Egypte

Découvrez l'histoire millénaire des parfums égyptiens avec le parfumeur et érudit Nicolas de Barry: en visitant le Caire, son souk des parfumeurs, ses fameuses pyramides, les plantations de violettes et de jasmins, puis en embarquant pour une croisière sur le Nil, vous pénétrez au coeur de cette civilisation. Nicolas de Barry vous initiera à cette tradition antique, vous enseignera les secrets du fameux Kyphi etc.

Ce voyage d'une semaine commencera au Caire et se terminera à Louxor: vous pourrez le prolonger en option dans le secteur de Louxor. 








Programme:

dimanche 28 avril: arrivée en avion au Caire et check-in à l'hôtel (5*). Séjour de 5 nuits.  Rencontre avec le groupe en soirée.

lundi 29 avril: visite du Caire et surtout de son souk des parfumeurs.

Atelier avec Nicolas de Barry.

mardi 30 avril: Visite de la Pyramide de Gizeh et du nouveau Musée du Caire récemment construit.

Debriefing avec Nicolas de Barry

mercredi 1er mai : visite des plantations dans la vallée du Nil au Nord du Caire (environ 50km) : nous assistons à des extractions de la violette et du jasmin sambac. Rencontre avec les professionnels.

jeudi 2 mai: suite et dégustation olfactive des matières premières égyptiennes: jasmin, géranium, rose, violette et même artichaut !

Présentation des produits et achats/commandes éventuels.

Évaluation debriefing par Nicolas de Barry.

vendredi 3 mai: checkout et transfert par un vol tôt le matin pour Assouan: transfert au bateau en visitant l'île de Philae. début de la croisière vers Esna (proche Louxor) où nous débarquerons: pendant la croisière où tout est inclus, nous visitons des sites archéologiques, notamment le temple d'Edfou qui comprend de nombreux témoignages sur la pratique des parfums, et Nicolas de Barry nous propose des ateliers de création, notamment du Kyphi traditionnel. Un interprète guide egyptien est aussi à notre disposition durant toutes les visites. Les échanges et rencontres seront en anglais/français/portugais avec traduction.

samedi 4 mai: suite

dimanche 5 mai: débarquement après le petit déjeuner et transfert vers Louxor. Retour par avion vers votre destination ou prolongation de votre séjour à Louxor et environs.

Nous vous proposons ce voyage de 7 jours/7 nuits pour un montant total de 3800 euros (ou dollars), payables par transfert bancaire en France ou au Brésil en reais.


Ce forfait comprend:

Les hôtels  (5 étoiles), la croisière en Dehabyia ( lien indicatif) tout compris, visites et repas. les interventions pédagogiques, les rencontres avec les professionnels etc.


Ne comprend pas:

Le vol de votre pays d'origine, le vol Le Caire-Assouan (tarif indicatif 120 usd), les repas autres que durant la croisière, les pourboires, la taxe du Visa.


Compte tenu de la complexité de l'organisation de ce voyage (rendez-vous professionnels, croisière sur bateau privé etc.), nous devons finaliser les réservations rapidement. Il vous est  demandé une réponse et un paiement pour le 9 mars au plus tard. Comme il y a beaucoup de demandes et que je ne peux accepter que 9 inscriptions maximum, nous insistons pour que vous preniez votre décision au plus vite.

Lien de la croisière sur le Nil: https://www.filovent.com/cruise-detail/41522

contact: parfumdebarry@gmail.com  

contact : Clara Dejean (en français, anglais, portugais)




° 12-19 octobre: Chine, autour du Oud


- En langue anglaise


- Dans la région emblématique de Canton-Hong Kong, visite d'une collection privée, de la plus grande plantation chinoise et de la distillerie, du centre de recherche national de Hainan.


Possibilité d'une option facultative supplémentaire au Cambodge (plantation de Oud et de Lotus): 4 jours. 





Pour plus d'information, voir:

- Initiation: Session spéciale Brésil

Descubra o universo da Haute Parfumerie e da Perfumaria Botânica com o perfumista francês Nicolas de Barry, que recentemente instalou seu atelier de criação no Brasil. Você pode conversar com ele e descobrir as matérias-primas mais raras da perfumaria, como âmbar de cachalote, oud de diversas origens, as mais belas rosas de Grasse, Bulgária, Crimeia ou Turquia, e muito mais. Você será iniciado nos princípios fundamentais da Alta Perfumaria e das mais belas matérias-primas naturais. Terá a oportunidade de sentir uma grande variedade de perfumes históricos, como o da Imperatriz Sissi ou do Rei Louis XV, reconstituídos pelo mestre perfumista, e uma coleção de 25 perfumes 100% naturais feitos em seu atelier com matérias-primas excepcionais.


Em seguida, você será convidado a desfrutar de um almoço também marcado pelos perfumes, já que os pratos, compostos por Nicolas, combinam jasmim, rosa, bergamota, entre outros. Você também poderá, na coleção de perfumes 100% naturais, fazer uma escolha para encomendar e personalizar, ajustando a nota principal, seja rosa, jasmim, neroli, etc. Durante o almoço, seu frasco personalizado será preparado e você poderá levá-lo. Este programa começa às 10h e termina às 15h.


Você pode se inscrever para um grupo limitado de no máximo 12 pessoas, para reservar as datas entre em contato conosco: parfumdebarry@gmail.com. O preço por pessoa é de 500 reais e os perfumes 100% naturais feitos especialmente para você a partir de 1000 reais.


Menu:

Aperitivo: uma taça de espumante com rosas da Bulgária

Entrada: salada fresca com vinagrete de bergamota

Prato principal: frango assado com molho cremoso de rosa

OU pupunha assada (para os vegetarianos)

Sobremesa: panna cotta de jasmim

Incluído: café, água aromatizada, um copo de vinho branco.



- Coaching: 

Il s'agit de formations personnelles et individuelles ( ou pour deux personnes qui font la demande conjointement: couple etc.): Nicolas de Barry adapte sa formation aux besoins des candidats. Formation sur mesure. Durée: selon évaluation. Tarif à la journée: 1500 euros (dégressif suivant la durée totale). Tarif de 3 jours: 3000 euros.

- Atelier: 

Pour des participants à nos Master Classes ou ayant déjà été formés par un coaching de Nicolas de Barry, et souhaitant se perfectionner en création, vous pouvez venir passer une semaine (5 jours) dans son Atelier en bénéficiant de tout le matériel et des matières premières. De plus Nicolas de Barry vous consacre chaque jour une 1/2 heure pour évaluer votre travail du jour et préparer le travail du lendemain. Tarif pour la semaine: 1200 euros.


Liens:

- Film 55 minutes sur le parcours du parfumeur Nicolas de Barry sur TV5 Monde: 
https://www.tv5monde.com/programmes/fr/programme-tv-le-monde-en-flacon


- Reportage Fr 3 : https://vimeo.com/443064995


- Para descobrir a arte de Nicolas de Barry, ver o filme "Le monde en flacon" (Canal francês TV5Monde: https://www.tv5mondeplus.com/

- Video de la récente Master Class en Corée (juillet 2023): un nouveau modèle pour la formation de l'Institut Nicolas de Barry dans le monde:




Programme 2025: il sera publié sur notre site et réseaux sociaux en novembre 2024





My Perfume Recipes




A cookbook does not make a good cook. In perfumery, it is not unusual to encounter similar problems that a gourmet would. The quality and specificity, or even the rarity of certain raw materials is the principal sensitive parameter: an essential oil of Vetiver or an absolute of Rose will vary according to its origin. Vetiver originates from Reunion or Java and Rose, from Bulgaria, Turkey or Morocco. This is not forgetting the age (beware of too old stocks) and the integrity of the dealer (some do not hesitate to "cut" a real rose with a less expensive synthetic rose) etc.

Each individual has his own tastes: providing a definitive recipe would bet on the uniformity of the preference of our readers. In the recipes that we offer, we will leave a large room to the personalization of perfumes. One can modify the balance or even an ingredient to arrive at the desired product, or close to desired: perfection does not exist! In order to do this, a small preliminary course of composition would seem necessary. We suggest that you read it before you embark on a particular recipe.


Creation is essentially a search for harmony between several components (essential oils, absolutes, etc.), followed by a simple mixture with a solvent (alcohol) or a receiving body (oil, soap). It is simple and always the same. Let's concentrate on the main step: assembling the notes to form an accord and then a composition. The notes are the essential oils from a defined raw material: rose, jasmine, vetiver etc. The accords are blends of several notes: a simple two-note accord will be the mixture of rose and musk in a balanced proportion that would constitute an accord. The composition will be the combination of several accords in harmony.

For the creator, a myriad of notes exists: First, natural essential oils, absolutes, concrete, resinoids, all products resulting from different extraction methods: essential oils are obtained from distillation, concretes and absolutes from enfleurage or volatile gas extraction, resinoids from the treatment of gums and resins, and finally, maceration which involves an infusion in alcohol to liberate the aroma of a material (Vanilla, Amber). There are more than 500 essences available on the market. Each creator has his preferences and uses a good hundred. There are also hundreds of synthetic products and bases offered by the main production laboratories for perfumery. Some of these bases are a reproduction of natural notes or interpretations of natural aromas that do not exist as essential oils (e.g. fruits) or that give a note, which closely resembles the natural odour of the natural essential oil. For instance, if you want a note of fresh grapefruit juice, you will find a more faithful representation through the synthetic base that tries to imitate this effect, than the essential oil, obtained by cold expression of the bark and not of the juice.

When carrying out your first trials, you will have to choose a small number of essences that can be bought from an herbalist or by correspondence, via the Internet (see notebook). We recommend that you choose natural products. They are certainly more expensive but far more beautiful. Furthermore, you will have the advantage of working with good raw materials. For simplicity of instruction, the notes are classified into three families: base, heart and head. The base constitutes the skeleton of the perfume; it is what gives it depth and tenacity. Complementing the base is the heart, which imparts elegance and balance. The head comprises of the most volatile materials, like the Chantilly cream on the


HOW IS A PERFUME MADE?



cake, it is not the most important but it is what the consumer perceives immediately. Typically, these are light and immediately pleasant notes.

To compose a perfume or even cologne, one must therefore follow a selection of composition in three accords:

For the sake of clarity, we will use a classic composition of a Chypre as an example. Many perfumes are classified as Chypre, with infinite variants. It is François Coty's Chypre that has served as a reference for almost a century. Although there have been Chypre compositions since Classical period, the island of the Mediterranean (Cyprus) has always been the place for production of perfumes.

The composition begins with the base: in the case of Chypre, the dominant note is Oak Moss absolute, a very agrestic, tenacious and stable raw material. In order to confer some touches of originality to our composition, we must first harmonise this Oakmoss note with another base note: Patchouli, Cedar, Amber, Cistus Labdanum, Vetiver etc. For example, by selecting the Amber note, you can prepare the following:

In test tubes or tiny flasks, by adding alcohol, mix two components while gradually increasing the Amber. For example, in a bottom of 30 drops of alcohol, successively dose the following two in drops:

Oak moss: 9-8-7-6-5 Amber: 1-2-3-4-5

Through these 5 experiments with a total quantity of 10 drops each (or grams according to your equipment), you will find your preferred accord between the olfactory intensity of these two products.

With the products at my disposal at the time of the experiment, I chose the following:


Oak Moss: 6
Amber: 4
And I added a tiny component: Cedar: 1

For the heart, I chose simplicity and quality: a Rose absolute, which at this stage does not require any other addition.

For the head, you have the choice between all citrus fruits: Lemon, Orange, Tangerine, Grapefruit, Portugal, Bergamote. Following the example of the base accord, and after having smelled the raw materials at your disposition, you will do the same with two between them, for example Grapefruit and Bergamot.

For me, that gives: Grapefruit: 3 Bergamot: 2

Combining the three basic chords, we will arrive at the following formula: Grapefruit: 3

Cedar: 1

Bergamot: 2 Rose absolute: 3 Oak Moss: 6 Amber: 4



Once the Chypre base has been established, it will serve you for many uses. You can increase or decrease each element or you can also use it as a base for other perfumes: e.g. Vetiver (see p) or modify one element by replacing it with another, performing the same exercise as explained previously.

With a Chypre, an Oriental and a Cologne, and with some beautiful natural floral essences, such as jasmine, rose, tuberose or synthetic materials such as Muguet, you will have in your hand a dozen of possibilities of creating different, pleasant and simple perfumes.

Mes Recettes de Parfums



L’art de la création

Un livre de recettes de cuisine ne fait pas un bon cuisinier... Pour la parfumerie, certains problèmes rencontrés par les gastronomes seront équivalents. La qualité et la spécificité,

voire la rareté, de certaines matières premières est le principal paramètre sensible : une huile essentielle de Vétiver ou une absolue de Rose varie- ront suivant l’origine - le Vétiver viendra de la Réunion ou de Java et la Rose de Bulgarie, de Turquie ou du Maroc... -, l’âge (méfiez-vous destrop vieux stocks), l’honnêteté du revendeur (certains n’hésitent pas à « couper » une vraie rose avec de la rose synthétique moins chère) etc... Surtout chaque individu a ses propres goûts : donner une recette dé- finitive serait parier sur l’uniformité de la sensibilité de nos lecteurs etlectrices... Dans les recettes que nous donnerons, nous laisserons une large place à la personnalisation des parfums : à chacun de modifier un équilibre ou même un ingrédient pour arriver au produit souhaité. Ou proche de celui souhaité : la perfection n’existe pas ! Pour ce faire, un petit cours préliminaire de composition nous a semblé nécessaire ; nous vous suggérons de le lire avant de vous lancer dans telle ou telle réalisa- tion de recette.

Comment compose-t-on un parfum ?

La création est essentiellement une recherche d’harmonie entre plusieurs composants (les huiles essentielles, absolues etc.) : la suite, c’est à dire le mélange avec un solvant (alcool) ou un corps de réception (huile, savon) est simple et toujours la même.

Concentrons-nous sur le principal : l’assemblage des notes pour former un accord puis une composition. Les notes sont les huiles essentielles, chacune est issue d’une matière première définie : Rose, Jasmin, Vétiver etc. Les accords sont les assemblages de plusieurs notes : un accord simple à deux notes sera le mélange par exemple de Rose et de Musc dans une proportion équilibrée qui constituera l’accord. La composition sera l’assemblage de plusieurs accords en harmonie.

Il existe, pour le créateur, un nombre très grand de notes : d’abord les huiles essentielles naturelles, les absolues, les concrètes, des résinoides, tous produits résultant de transformations différentes : les huiles essen- tielles résultent de la distillation, les concrètes et absolues de l’enfleurage ou extraction par gaz volatiles, les résinoïdes proviennent du traitement des gommes et résines, enfin la macération consiste à laisser infuser dans de l’alcool un produit qui libérera ainsi son arôme (Vanille, Ambre). Il existe plus de 500 essences disponibles sur le marché ; chaque créateur a ses préférences et en utilise une bonne centaine. Il existe aussi des centaines de produits synthétiques et de bases proposées par les prin- cipaux laboratoires de production pour la parfumerie : certaines de ces bases sont une reproduction de notes naturelles ou des interprétations d’arômes naturels qui n’existent pas à l’état d’huiles essentielles (les fruits par exemple) ou qui donnent une note parfois plus proche de l’odeur na- turelle que le propre produit naturel : par exemple si vous souhaitez unenote de jus de Pamplemousse frais, vous trouverez plus fidèle la base synthétique qui essaye d’imiter cet effet, que l’huile essentielle, obtenue par pression à froid de l’écorce et non du jus...

Pour réaliser vos premiers essais, vous devrez choisir un petit nombre d’essences à acheter en herboristerie ou par correspondance, sur site Internet (voir Carnet). Nous vous recommandons de choisir de préférence des produits naturels : ils sont plus chers mais plus beaux, vous aurez donc déjà l’avantage de travailler avec de bons produits.

Les notes sont réparties, pour plus de simplicité pédagogique, en trois familles : les notes de fond, de cœur et de tête. Le fond constitue l’arma- ture du parfum, c’est lui qui lui donne sa profondeur et aussi sa durée. Le cœur, est le complément du fond : il lui donne son élégance et son équilibre. La tête, constituée par les matières les plus volatiles, c’est la chantilly sur le gâteau ; ce n’est pas le plus important mais c’est ce que le consommateur perçoit d’emblée, ce sont des notes légères et immédia- tement agréables.

Pour composer un parfum ou même une eau de Cologne, on doit donc obéir à un choix de composition en trois accords :
Pour la clarté du propos, nous choisirons un exemple, celui d’une com- position classique, un Chypre. De nombreux parfums sont des Chypres, 
avec des variantes infinies. C’est le « Chypre » de François Coty qui a ser- vi de référence depuis près d’un siècle, mais il existait des compositions dites Chypre depuis l’antiquité, l’île de la Méditerranée ayant été de tout temps un lieu de production de parfums.

La composition commence par le fond : dans le cas d’un Chypre, la note dominante doit être l’absolue de Mousse de chêne, produit très agreste, tenace et peu volatil. Pour conférer à notre composition une caractéristique originale, il faut d’emblée associer cette note de Mousse de chêne à une autre note de fond, avec laquelle elle va s’harmoniser : Patchouli, Cèdre, Ambre, Ciste Labdanum, Vétiver etc... Choisissons par exemple la note d’Ambre. Vous pouvez faire vous-même une expérience d’ac- cord de la façon suivante :

Vous mélangez dans de petites éprouvettes ou flacons récupérés, les deux composants - en ajoutant un peu d’alcool - et en augmentant pro- gressivement l’Ambre. Par exemple, dans un fond de 30 gouttes d’al- cool, dosez successivement en gouttes les deux essences suivantes:

• Absolue de Mousse de chêne : 9 8 7 6 5 

• Teinture ou base synthétique Ambre : 1 2 3 4 5

Grâce à ces 5 expériences sur une quantité totale de 10 gouttes (ou grammes suivant votre matériel) vous allez trouver l’accord qui vous conviendra le mieux en fonction de l’intensité olfactive des deux pro- duits.

J’ai choisi pour ma part avec les produits à ma disposition au moment de l’expérience, le rapport :

• Absolue de Mousse de chêne : 6 

• Teinture ou base synthétique Ambre : 4

Et j’y ai ajouté en mineur :
• Huile essentielle de Cèdre : 1

Pour le cœur, j’ai choisi la simplicité et la qualité : une Absolue de Rose qui à ce stade ne nécessite aucune autre adjonction.
Pour la tête, vous avez le choix entre tous les agrumes : Citron, Orange, Mandarine, Pamplemousse, Limette, Bergamote. Suivant l’exemple de l’accord de fond, et après avoir senti les matières premières à votre dis- position, vous ferez de même avec deux d’entre elles, par exemple Pam- plemousse et Bergamote.

Pour moi cela donne :

• Huile essentielle de Pamplemousse : 3 

• Huile essentielle de Bergamote : 2

Nous pouvons alors rassembler nos trois accords de base et arriver à la formule suivante :

• Huile essentielle de Pamplemousse : 3

 • Huile essentielle de Bergamote : 2 

• Absolue de Rose : 3 

• Absolue de Mousse de chêne : 6 

• Teinture ou base synthétique Ambre : 4

 • Huile essentielle de Cèdre : 1

Cette base Chypre une fois établie, elle vous servira à de nombreux usages. Vous pourrez l’utiliser telle quelle, vous pourrez , à l’intérieur de cette composition, augmenter ou diminuer tel élément, vous pourrez l’utiliser comme une base pour faire autre chose : par exemple un Vétiver, vous pourrez aussi modifier un élément et le remplacer par un autre, à chaque fois en faisant l’expérience graduelle expliquée précédemment.

Avec un Chypre, un Oriental et une Cologne, et avec quelques belles essences naturelles florales, comme le jasmin, la rose, la tubéreuse ou synthétiques comme le muguet, vous aurez en main, si l’expérience vous a plu, des dizaines de possibilités de parfums différents, agréables et simples.

Comment fabrique-t-on un parfum ?

Une fois composé, le parfum doit être fabriqué : en général vous aurez préparé un premier essai en petite quantité en utilisant une pipette. Si vous voulez produire 500 ml ou plus, il faudra passer aux grammes et ac- quérir une petite balance de précision : dans ce cas vous devrez faire une expérience essence par essence pour mesurer l’équivalent gramme de vos gouttes, car chaque matière première a une densité différente. Dans tous les cas la fabrication est la même : vous mélangez, dans un flaconen verre de préférence (une bouteille de vin) les huiles essentielles avec l’alcool, vous remuez puis bouchez (bouchon de liège) et laissez reposer un mois environ.

Concernant l’alcool, vous utiliserez l’alcool éthylique ou Ethanol. L’idéal serait d’avoir un alcool à 97 degrés, mais vous trouverez en général de l’alcool à 90. Lorsque vous souhaitez avoir un alcool plus faible (pour les liqueurs), vous réduisez son titrage alcoolique simplement en le coupant d’eau : ainsi un volume d’alcool à 90 mélangé à un volume d’eau donne un alcool à 45 degrés.

Apres la maturation, vous mettrez votre mélange parfumé à «glacer » au freezer ou congélateur durant une nuit et vous filtrerez avec un entonnoir (en verre de préférence) et du papier filtre. Votre parfum est prêt, mais il s’améliorera avec le temps dans les six premiers mois. Ensuite, si vous ne l’employez pas immédiatement, gardez-le au frais et dans l’obscurité.


Manifeste du parfumerie artistique

 Nicolas de Barry


Manifeste de la parfumerie artistique





Introduction 


La parfumerie comme industrie est bien connue de tous. Mais c’est aussi un Art : l’histoire de la parfumerie française depuis son développement au XVIIème siècle grâce à Marie de Médicis, doit être tenue pour un apport important à notre patrimoine culturel, au même titre que l’histoire de l’art et des arts appliqués.


 « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent » (Baudelaire) : si notre sens olfactif n’est pas le plus reconnu, il fait partie de notre sensibilité et nous conduit au Beau, aussi sûrement que l’ouïe ou la vue. Les parfumeurs qui ont créé dans le passé et créent aujourd’hui les fragrances qu’ont porté nos rois et nos reines comme désormais la presque totalité de nos contemporains en âge de s’occuper de leur corps, sont de plus en plus reconnus comme des artistes. Dans une « Lettre ouverte au Ministre de la Culture », en 2015, je suggérais : « Dans le monde entier, on accorde à la France une sorte de privilège dans ce domaine. Il est donc grand temps d’ouvrir la porte du Ministère de la Culture à cet art, et d’encourager ainsi un savoir- faire, une histoire et une industrie. » Nous en sommes encore loin, même si le Ministre de la Culture, depuis une dizaine d’années a remis à quelques rares parfumeurs (dont moi-même en 2011) la décoration de « Chevalier des Arts et Lettres ». C’est un début…


Le parfum, pour quoi faire ?


Produit dit de luxe et symbole de l’accessoire de mode, le parfum dans notre perception contemporaine, n’est pas socialement et culturellement reconnu. Pour les anciens il était un usage privilégié de communication avec les Dieux ; à la Renaissance, il servait à combattre la peste ; sous Louis XV, il personnalisait une Cour qualifiée par les Européens de « Cour parfumée » ; mais pour nous il se borne à un accessoire superflu, souvent identifié à une marque de mode. Aussi superficiel socialement que volatile chimiquement !


On sait pourtant que le superflu est nécessaire : la branche parfum de certaines marques est souvent plus rentable que celle de la couture, quand cette dernière n’a pas fait faillite...

Mais un parfumeur même talentueux n’occupe pas les pages « people » de nos magazines comme un Lagerfeld ou un Galliano.

Le parfum est d’ailleurs généralement un produit bon marché : on peut s’offrir la griffe Dior ou Armani pour moins de 100 euros avec un parfum, alors qu’on n’aurait même pas un sous-vêtement de la même griffe pour ce prix ! C’est devenu l’un des vecteurs du mass-market.

Depuis les années 80, les enseignes multimarques de vente en « libre-service » ont confisqué l’essentiel du marché de la parfumerie et des cosmétiques, qui produisent l’un des plus gros budgets du marché de la communication et de la publicité.


Dès lors que le parfum, de plus en plus standardisé, mondialisé et synthétisé, envahit les gondoles, au prix bien sûr de grandes restructurations, reste-t-il un espace pour la création dans un univers où chaque centime compte ? Rien que de très classique au fond : d’une part le cinéma grand public avec ses millions d’entrées, de l’autre le cinéma d’auteur en salles

D’art et d’essai (qui disparaissent de plus en plus) ...


Le retour du vrai luxe : le naturel


L’horizon se modifie toutefois. D’abord, on voit poindre le retour vers le naturel : celui-ci, s’il est, en parfumerie, incompatible avec une production de masse, pour des raisons d’approvisionnement, de coût et de règlementation, devient incontournable pour une création réellement différenciée et haut de gamme. Le consommateur s’intéresse, après la cosmétique qui ne jure plus que par cela, au « bio » et au produit respectant le « développement durable ».


On se souvient de la polémique entre Greenpeace et Chanel, il y a quelques années, autour de la déforestation de l’Amazonie : l’usage du bois de rose dans la formule du Chanel 5 aurait été l’un des facteurs de ce drame écologique... Derrière l’excès médiatique, se profilait alors un vrai débat : aujourd’hui, plusieurs marques exigent pour les produits naturels des garanties sur la préservation du milieu naturel, sur la coopération avec les populations autochtones…


Dès lors, le parfum reprend un sens. Il redevient un produit de « qualité » : la plante, l’environnement, le cultivateur ou le cueilleur, l’échange équitable, la tradition d’un peuple, le climat donnent à la matière première une vocation nouvelle. La création par un parfumeur authentique prend le relais : le tout devient un produit « noble » tel un grand vin d’origine millésimé ou une robe de haute couture, aux dentelles faites dans un atelier qui réalise ces merveilles depuis le XVIIIème siècle. Un parfum pourrait devenir dans ce contexte comparable à un château Margaux ou à une robe faite sur mesure dans les ateliers de

Chanel ! La « Haute parfumerie » est née…



Le rôle du créateur


Depuis quelques années, on voit surgir du néant médiatique la figure du « nez » : nom presque péjoratif qu’on donne au créateur de parfum.

Son art n’est en effet pas seulement olfactif, mais bien « poétique » : l’accord d’effluves pour une composition harmonieuse…


Le créateur ou compositeur travaillait dans l’ombre, pour laisser en pleine lumière les marques : comme si le public était assez sot pour croire qu’un Yves Saint Laurent touillait lui- même des fioles pour créer « Opium » ! Il fallut attendre justement ce besoin de « traçabilité » et de « personnalisation », manifesté par le consommateur de ce début de siècle, par lequel on aime aujourd’hui qu’un produit comme le parfum raconte une vraie histoire, et pas seulement un simulacre publicitaire incarné par des belles femmes dénudées. 


Des journalistes spécialisés, comme l’américain Chandler Burr qui tient une chronique régulière dans le New York Times, se mirent à parler des créateurs ; des universitaires et des écrivains comme Georges Vigarello y consacrèrent des ouvrages ; le Prix International du parfum François Coty (du nom du grand parfumeur du début XX ème siècle) que j’ai créé en 2000, se mit à célébrer ces artistes méconnus : le succès était au rendez-vous et désormais, il va s’accélérant. Des marques prirent ou reprirent un « parfumeur maison », tels Caron avec Fraysse, Hermès avec Elena puis Nagel, Dior avec Demachy ou Guerlain avec Wasser. Et se mirent à donner plus d’espace à l’acte créateur. Surtout, des parfumeurs indépendants créèrent leur propre marque « de niche » comme Lorenzo Villoresi en Italie ou Francis Kurkdjian en France. Je fis de même avec les risques financiers que de telles démarchent font courir.


On change les produits, on revient aux belles matières premières naturelles, on valorise

le créateur : certes le phénomène reste confiné au haut de gamme, mais une tendance est prise. La réconciliation du parfum avec la nature dépasse l’épiphénomène. C’est une prise de conscience. Le retour du créateur, c’est aussi la reconnaissance du parfum comme un art, non comme une manipulation de denrées chimiques. La jurisprudence va même dans le sens de la reconnaissance du « droit d’auteur » pour le parfumeur et donc de la création d’art pour le parfum.


Cette tendance devrait s’accélérer, avec aussi le goût retrouvé pour les produits naturels jusqu’alors inabordables, comme la vraie rose (de Grasse ou de Bulgarie), le bois d’Aloès (Oud) qui coûte plus cher que l’or ou le Jasmin sambac de Chine…Dans la région de Grasse, on s’est mis à replanter quelques hectares de fleurs à parfum. Le fait que la région Grassoise (et non la France en général) ait été désignée comme « patrimoine immatériel mondial » par l’Unesco est révélateur : c’est toute une tradition multiséculaire qui est honorée : un patrimoine, des traditions, le retour aux plantes et fleurs du pays de Grasse, à la nature…


Pour ma part, je considère comme indispensable à ma créativité, à mon « bonheur d’être parfumeur », de voyager dans le monde à la recherche des meilleures matières premières : ce n’est pas seulement l’envie de la perfection qualitative, mais le besoin de se « sourcer » : voir et sentir les plantes dans leur environnement, converser avec les cultivateurs ou cueilleurs sylvestres, avec les distillateurs et avec les autres acteurs se  trouvant en amont de tout acte créateur, comprendre la spécificité du produit et mieux le maîtriser ensuite, le servir au moment de la création. Car le naturel est moins commode à l’usage : le produit change d’un terroir à un autre, d’un millésime à un autre, d’un producteur à un autre. Par exemple, pour la fleur d’osmanthus, conservée traditionnellement en saumure après la cueillette, la date d’extraction influe sur la qualité. Pour le bois d’Aloès, on pourrait même dire que chaque arbre à son tempérament olfactif ! Quand je crée un parfum naturel ou avec des produits naturels, j’ai le sentiment de servir le message de la nature, non pas de le domestiquer : c’est une démarche tout à fait particulière. 


Il est temps de formaliser le statut de créateur d’art pour les parfumeurs et d’imposer au niveau de l’Etat, des médias et du public, cette nouvelle approche.


MANIFESTE


Que faire ? Comment la parfumerie artistique peut-elle vivre et imposer son existence dans un univers économique et règlementaire hostile ou du moins peu propice à la création ? Comment assurer l’approvisionnement en matières premières naturelles authentiques ? Comment proposer au consommateur des créations de qualité, conformes à une tradition et à une pratique honnête d’usage des matières premières ?


Ce Manifeste se propose d’établir une sorte de cahier des charges et de déontologie, à coté et même en dehors de celui de la parfumerie industrielle.


Nous devons tout d’abord définir ce qu’est, selon nous, la « parfumerie artistique » : nous dirons qu’elle doit à la fois faire intervenir la créativité du compositeur de parfums, être conforme à une tradition historique et artistique, respecter le caractère naturel des matières premières. 


Ce dernier point soulève déjà une question polémique : pourquoi se priver des produits synthétiques dont un grand nombre ont permis une palette plus ample au compositeur de parfums ? C’est vrai. Mais c’est un peu ce qu’il advient dans les arts plastiques avec la frontière entre la peinture « de chevalet » (la peinture sur toile) et les arts plastiques dits de « vidéo » ou d’« installation ». Il s’agit aussi d’un élargissement des possibles, mais la « peinture de chevalet » n’en est pas amoindrie pour autant.


Dans le domaine de la parfumerie, au contraire, les diverses nouveautés, et principalement, l’introduction des produits synthétiques, ont en gros détruit tout le reste. J’entends même des commentateurs prétendre que les parfums « d’avant » étaient médiocres en comparaison des parfums d’aujourd’hui. C’est une affirmation prétentieuse (mais nous vivons le siècle de l’arrogance) et mensongère. J’ai dédié une grande part de ma carrière de compositeur de parfums à retrouver des recettes, des formules et des produits anciens et rien ne permet de dire qu’ils étaient « moins bons » : l’architecture de Versailles est-elle moins belle que celle de l’Arche de la Défense ?


En revanche, nous ne refusons pas la modernité : un créateur peut tout à fait utiliser des produits synthétiques dans sa palette de création, et certaines nouvelles techniques d’extraction des matières naturelles comme l’extraction à l’hexane (un gaz chimique) ou au CO 2 , permettent même de valoriser les matières naturelles les plus sensibles et le vecteur chimique disparait à la fin du processus. Il faut en toute chose se garder de fanatisme : certains labels refusent de donner l’estampille bio à de tels produits, mais acceptent bien d’autres produits chimiques dans les cosmétiques et leurs dirigeants continuent de voyager en voiture et en avion (propulsés aux dérivés pétroliers) et ne circulent pas encore à bicyclette !


Il n’y a pas que les matières premières synthétiques qui sont ici en cause. Comme pour la plupart des productions industrialisées et mondialisées, la parfumerie a opté pour le produit standard du parfum alcoolique (c’est-à-dire le mélange de la composition parfumée avec de l’alcool suivant une proportion variable de 85à 95% d’alcool suivant l’appellation marketing du produit final : eau de cologne, eau de parfum, etc.) : dans le passé et sous diverses latitudes, le parfum était aussi solide (baumes et onguents), huileux (attars orientaux), en poudre, voire en pilule. Le parfum était aussi un domaine de plaisir olfactif et pas seulement un « sent-bon » qu’on se met sur le corps : parfum religieux, parfum de maison, encens et fumigations, tabacs parfumés chinois, voire rituels (cérémonie du Kodo au Japon) …


Ce retour au naturel proposé par ce manifeste rejoint un retour à une tradition plus large où le parfum est un produit à sentir, avant d’être consommable. C’est justement cette fonction qui permet de le qualifier d’artistique : je reprends la comparaison avec la peinture pour remarquer qu’une toile est d’abord une production artistique qu’on admire, avant d’être un objet décoratif et un produit financier (enchères spéculatives).


On dira donc que le parfum artistique, quelle que soit sa forme physique (parfum alcoolique, solide, poudré...) doit être d’abord une création admirable sur le plan de l’olfaction pure. Puis le consommateur décidera s’il se cantonne à cet usage purement admiratif, ou s’il en fait un usage pratique : parfumer sa peau, ses vêtements, son armoire, ses cheveux ou le partager avec des amis…


Cette approche permet ainsi de résoudre une partie des difficultés que rencontre le compositeur : sa création ne sera pas cataloguée en fonction de son usage commercial, donc il échappera aux normes réglementaires liées à l’usage.


L’autre spécificité du parfum artistique doit être son caractère exclusif. Comme dans le passé, où les aristocrates avaient leur parfumeur personnel, comme on avait son bottier ou son tailleur par exemple, nous devrons proposer des productions non industrielles. La création suprême concerne bien sûr le parfum unique, personnel : il est la propriété du client ad vitam æternam. Avoir « son » parfum est un rêve qui coûte cher, mais qui peut être relayé par des variantes, toujours dans le registre de l’exclusivité. Ainsi à partir d’un modèle existant, peut-on « personnaliser » le parfum en ajoutant quelques gouttes qui modifieront l’intensité et la caractéristique du produit. On peut aussi proposer des « séries limitées », autour de produits très rares : par exemple, j’ai créé pour les nostalgiques de la rose de Grasse, une série de parfums en quantité limitée numérotée, avec cette absolue merveilleuse, produit chaque année en très petite quantité. Ou encore, je propose des séries à l’ambre de cachalot, dont le parfum diffère en fonction de chaque boule naturelle utilisée…


Enfin on peut raffiner (ou pas) le packaging. Le cadre a parfois une importance capitale pour l’appréciation d’une peinture, de même pourquoi ne pas personnaliser le flacon et ainsi proposer à nos clients des flacons variables, plus luxueux ou au contraire très fonctionnels ?


Enfin par souci de transparence, le créateur pourra personnaliser sa proposition : par exemple en stipulant l’origine et la quantité de telle matière première belle, rare et chère (rose de Grasse, Oud de Thaïlande ou Jasmin de Guilin par exemple…) utilisée dans sa création. Et même millésimer cette origine…


Ainsi, notre travail artistique sera-t-il reconnu d’abord par notre public comme une offre créative globale et originale. Il s’imposera à un cénacle puis peut-être à un plus grand nombre…




CONCLUSION : UNE CHARTE


Cette charte a été rédigée pour répondre à mon besoin de clarification et d’affirmation de ma fonction artistique. Je ne la présente pas ici comme une « Table de la Loi » mais comme une base de réflexion, ouverte aux suggestions et modifications. Et surtout aux adaptations nécessaires suivant les besoins de chaque créateur.


Il est important [ai remplacé le terme « nécessaire » pour éviter toute répétition] toutefois, par opposition à la parfumerie de masse, d’affirmer sa spécificité.



CHARTE DE LA PARFUMERIE ARTISTIQUE


Cette charte est destinée à clarifier la position du créateur de parfum, à affirmer son statut d’artiste et à protéger son instrument de travail : les matières premières naturelles.


1. Le créateur de parfum est un artiste. Il doit être libre de produire sa création et de proposer à son public le résultat de sa production.

Celle-ci n’est pas nécessairement un produit industrialisé, mais un objet de collection, tel un tableau ou une sculpture.


2. Le créateur affirme avoir conscience de travailler dans la continuité d’un art millénaire, avec ses traditions et son langage.


3. Cette création est d’abord destinée à être sentie et appréciée comme une œuvre

d’art. Elle peut être ensuite utilisée comme un parfum corporel, un parfum d’intérieur, un parfum de cérémonie, sous forme alcoolique, poudrée, solide ou autre, au choix de son utilisateur, que ce soit pour un usage privé ou industriel.


4. Le créateur s’engage à respecter la nature, à ne pas se faire complice de la destruction de la flore ou de la faune, ou d’actes de piraterie, de mauvais traitements humains.


5. Le créateur doit être libre de choisir ses matières premières. Il doit afficher cette liberté avec transparence : indiquer la nature et l’origine des matières utilisées, et s’il affirme que son produit est 100% naturel, à s’engager moralement pour le garantir. 


6. Le créateur doit être à l’écoute de son public, assurer un suivi et si possible une personnalisation du parfum.


7. Le créateur demande aux organismes publics responsables de reconnaître son Art et sa liberté de création. Il demande au législateur de faire entrer dans la loi cette fonction et par conséquent son droit d’auteur sur ses créations.